Conférence / Qui vote pour Le Pen et Zemmour ?

Qui vote pour Le Pen et Zemmour ?
Comprendre la progression électorale et idéologique de l’extrême droite

9 février 2022 – 19h30
Bourse du travail, République

Une conférence organisée par Espaces Marx et RED

Dans presque tous les pays, des options politiques se réclamant de courants nationalistes ont émergé. En France, à quelques mois de la présidentielle les options électorales d’extrême-droite rassemblent près d’un tiers des votants, voire jusqu’à 40% des votants selon certains sondages. Divers concepts sont mobilisés pour expliquer la montée en puissance de cette préférence politique : insécurité culturelle, insécurité économique, crise de l’État-providence, crise de la modernité, peur du déclassement, idéologie du succès, théorie de l’intérêt économique menacé, dualité gagnant/perdant de la mondialisation… La relation entre pauvreté et vote pour l’extrême-droite apparaît au premier abord comme le dénominateur commun à toutes ces explications. Pourtant, elle ne s’est pas systématique ; une frange non négligeable de l’électorat populaire se tourne vers des options de gauche et de gauche radicale. Également, le Portugal et l’Espagne, pourtant en crise économique, ne connaissent qu’une légère apparition de ce type de parti. En Grèce, le parti néo-nazi Aube dorée a même disparu de l’échiquier politique après un procès historique requalifiant le parti en organisation criminelle.
Mais alors, quelles sont les conditions particulières au succès de formations de l’extrême-droite dans l’espace politique ? Si les variables économiques expliquent que partiellement (et donc imparfaitement) une inclinaison politique à l’extrême-droite, que pouvons-nous mobiliser pour dresser une sociologie complète du conglomérat d’extrême-droite ?
Nous vous proposons, lors de cette séance de rendre compte de la complexité de l’émergence de l’extrême-droite en intégrant une variété de dimensions à l’analyse politique. L’histoire sociale et politique, l’Etat-providence, l’état des forces progressistes, le degré de précarisation du marché de l’emploi, les solidarités traditionnelles, la confiance dans les institutions, l’origine migratoire, la présence de (descendant∙e∙s) d’immigré∙e∙s., les inclinaisons idéologiques des forces au pouvoir, les formes du paysage médiatique etc. en tant que structurant les conditions de succès de l’extrême-droite et de la démocratisation de ses idéologies.
La conférence sera aussi l’occasion de s’intéresser aux zones de résistances des groupes populaires qui ne souscrivent pas au vote d’extrême-droite ni aux idéologies xénophobes. Femmes, travailleurs issus de l’immigration, ces groupes entretiennent des relations au monde social qui parfois les prémunissent d’adhérer aux idées d’extrême droite et semblent constituer le « nouveau » socle électoral de la gauche. Nous nous interrogerons sur les stratégies politiques à développer afin d’enrayer le développement des idées réactionnaires et xénophobes et promouvoir les projets politiques progressistes et émancipateurs.

Intervenant·es

  • Violaine Girard – Sociologue, autrice de Le vote FN au village
  • Nicolas Massol – Journaliste à Libération chargé de l’extrême droite
  • Hugo Touzet – Docteur en sociologie, auteur de l’ouvrage collectif Votes Populaires !
  • Lucie Delaporte– Journaliste à Mediapart en charge de la droite et l’extrême droite

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